Célébrations – Événements
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Célébrations - Événements
Saint Georges l’enivreur
Dans plusieurs régions de l’arrière-pays crétois, dans les terroirs et à proximité de « pays de nymphes », se trouvent des églises consacrées à saint Georges dit l’enivreur (Agios Georgios Méthystis).
Le saint Georges de novembre, un saint rural et principalement viticole, est devenu Méthystis pour exprimer le lien séculaire entre le vin et le sacré et le divin. Les célébrations en son honneur commencent le soir du 2 novembre et culminent avec la messe qui est célébrée le matin du 3 novembre. La date de célébration coïncide avec l’ouverture des tonneaux qui contiennent le vin nouveau de l’année. C’est un jour de joie, de fête et de consommation de vin. Au jour de la fête, les producteurs de vin de Crète, se rendent dans les églises de leur région en portant des cruches ou des bouteilles contenant leur vin nouveau. Les maisons s’ouvrent pour permettre à tout le monde de déguster le vin et de savourer les délicieux en-cas offerts aux visiteurs. Cette fête remonte à l’Antiquité. La dégustation des vins correspond aux Pithoigia des Grecs anciens, à la différence près que, dorénavant, la dégustation des vins nouveaux a lieu plus tôt, avant la seconde fermentation qui a lieu en février-mars.
Aristote écrit que les hommes se réunissent à chaque occasion « offrent des sacrifices et tiennent des réunions à cet effet, rendant ainsi des honneurs aux dieux et se procurant en même temps pour eux-mêmes des distractions agréables » (L’éthique à Nicomaque, 1160a). Maxime de Tyr (philosophe platonicien, vers 180 ap. J.-C.) est plus précis : « Il semblerait que ce sont les agriculteurs qui ont établis les fêtes et les rituels consacrés aux dieux. Ce sont les premiers à avoir consacré des danses à Dionysos, à la saison où les raisins sont foulés dans les fouloirs, et des orgies à Démétra, lors du battage du blé ». Et le grand spécialiste des religions, Nilsson, note : « Ce qui importe à l’homme primitif, ce n’est pas la nature elle-même, mais la nature dans la mesure où elle se mêle de la vie humaine et en constitue le fondement nécessaire et incontestable » (Nilsson 1979, 21).
Apokrigiomata
Les fêtes d’Apokrigiomata du Lundi Pur (premier jour du carême, pour l’Église orthodoxe) sont des évènements dont les racines remontent à l’Antiquité, aux rituels et aux sacrements liés à la fertilité et à la fructification. Le terme vient du verbe apokrigiono, qui signifie cesser la consommation de viande. Ainsi, ces fêtes marquent le début du carême et du jeûne.
Depuis cinquante ans, ces célébrations revivent, surtout à Gergeri d’Héraklion. Il s’agit d’une coutume païenne qui, au fil du temps, a été incorporée aux coutumes chrétiennes, tout en conservant ses caractéristiques particulières. Il s’agit d’une fête qui se déroule en plein air. Des hommes, vêtus de peaux ornées de cloches, les arkoudiàrides (des hommes-ours), soulèvent tout le monde par leur folle danse.
Lors des Apokrigiomata, la peau d’animal est l’accessoire de base. Plusieurs peaux sont ainsi conservées pour servir une fois par an, avec les cloches. L’équipement est d’un poids assez conséquent pour chaque Arkoudiàris, mais tout le monde participe, dès le premier appel. Ils portent également un masque, symbole dionysiaque.
Le masque a toujours été un objet sacré qui pouvait être porté par un humain pour représenter l’apparition d’une divinité ou d’un esprit. Cela signifie que celui qui porte un masque se transforme en quelqu’un d’autre, probablement en Dionysos lui-même. Le Lundi Pur est donc une fête chrétienne qui conserve des éléments des rituels anciens liés au culte de la nature.
Afxentia
La vallée qui commence à Sinapi – à l’est de Paliani – passe par Agios Thomas et aboutit à Agia Varvara, est une des plus belles vallées de Crète. Dans ce splendide paysage culturel du vin, les traces de la production de vin sont visibles et liés à l’histoire de la région. Sur la route qui mène d’Agios Thomas à Agia Varvara, à l’église d’Agios Antonios, le bord d’un fouloir taillé dans la roche montre que le tracé de la route a inclus le site du fouloir. Un peu plus loin, dans un vignoble, un rocher est renversé et le fouloir qui, de toute évidence, se trouvait sur la partie supérieure du rocher, avec son bassin accueillant le moût, est dorénavant incliné vers le sol, comme s’il se prosternait face à la terre mère. Remarquable image. Les changements du relief sous l’effet de l’eau et du vent sont évidents. À côté, un petit cours d’eau, à l’eau qui chante, et un moulin à eau qui, dans le passé, accueillait les récoltes des hommes pour en faire de la farine et nourrir des générations entières. De toute évidence, il « entendit » plusieurs histoires racontées par les hommes qui attendaient qu’il fasse son travail.
Une image impressionnante se révèle un peu plus haut. Après l’ancienne route, le décor ressemble à un site de nymphes. D’énormes chênes remplissent le parc naturel que les hommes ont respecté et n’ont pas cultivé. Sur un rocher, un fouloir taillé. Très probablement, il s’agissait d’un lieu consacré à la fête. Le fouloir fut nettoyé pour la première fois par les élèves du 9ème gymnase d’Héraklion, en 2007. Ce fut le point de départ de la protection de ce site. Ici, l’on tourna également des scènes du film « A la recherche du vin des Crétois ».
Un élément particulièrement positif : l’association culturelle de Periounia, « l’Axenti », assure la maintenance du site et, depuis 2011, y organise des célébrations, tous les étés. Ainsi, au mois de juillet, d’août ou de septembre, ici, se déroule la fête du raisin, avec foulage traditionnel des raisins dans le fouloir taillé dans la roche, battage traditionnel, etc. En même temps, il y a une exposition de produits agricoles du pays. Des spécialistes réalisent également des présentations. Le développement local passe par la sensibilisation des habitants mais aussi par la création des conditions nécessaires au développement durable.
Le musée Lychnostatis: la Fête du Raisin
la Fête du Raisin
la Fête du Raisin
la Fête du Raisin
la Fête du Raisin
la Fête du Raisin
Trygopatimata
Depuis une décennie, tous les ans, l’association culturelle de Kainourgio Chorio organise les Trygopatimata (le « foulage de la vendange »), un évènement qui se déroule sur deux journées et qui a pour buts :
– de préserver les tâches, les us et les coutumes liés aux vendanges au village et de les présenter aux plus jeunes ;
– de mettre en avant la valeur du vin pour la santé (en le consommant avec modération), dans le cadre de l’alimentation crétoise ;
– d’enrichir l’activité et la vie culturelle de la région.
– de mettre en avant l’authenticité de Kainourgio Chorio, en tant que lieu attrayant, en tant que hameau traditionnel reconnu où se trouvent la tour vénitienne de Markos Antonios Foskolos, le musée du vin de l’association et les fouloirs créto-vénitiens.
La programmation des évènements qui durent deux journées incluent :
Le matin du premier jour, les vendanges se déroulent dans les vignobles qui se trouvent autour du village. Les participants y savourent un collation traditionnelle, dans le panier. Ensuite, les raisins de cuve sont acheminés au musée du vin de l’association et laissés au frais jusqu’à l’après-midi. Les participants regagnent le musée pour suivre deux conférences brèves et intéressantes au sujet de :
– La valeur de l’alimentation crétoise et du vin,
– L’histoire du pays et de son vignoble.
Suit le foulage des raisins dans le fouloir traditionnel qui se trouve dans la cour du musée. Après avoir transvasé le moût dans les tonneaux qui se trouvent dans la cave du musée, les participants dégustent des mets traditionnels. Le marcs de raisin est conservé séparément et utilisé en automne, pour produire la raki de l’association, dans un alambic du village.
Le soir de la seconde journée, dans la cour de l’ancienne école primaire du village, on organise une fête traditionnelle, avec l’orchestre crétois et un menu crétois traditionnel, accompagné de vin.